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RANDOS PATRIMOINE

ARRIVEE A LLIVIA PAR LA VOIE ROMAINE ET LE CHEMIN DE SAINT JACQUES

 

par Sant Vicens de Portoles, Callastre, Bajande et Estavar

 

Itinéraire sans difficultés, avec de très beaux panoramas et d'intéressants monuments, mais pratiquement jamais ombragé.

Durée : 2 heures à 2h30, selon variantes.

Parking des voitures : sur le parking derrière et au dessus de l’église de Llivia

Tarif (bus inclus) : 37 €/participant de 5 à 10 et 28 € de 11 à 20

Présentation

 

Du col de la Perche (en fait à 200 m. au sud du carrefour de la RN 116) à Llivia, le chemin de Saint Jacques, qu'empruntèrent les pèlerins en route vers Compostelle, bénéficie d'un remarquable balisage. Jusqu'à sa rencontre avec la D 29 (seconde route d'Eyne, après celle au départ du col de la Perche), son itinéraire se confond pour l'essentiel, à une exception près (voir notre fiche rando-patrimoine "les voies romaines en Haut-Conflent, Cerdagne et Capcir "), avec le trajet de la voie romaine conduisant à Llivia. C'est la suite de cet itinéraire que nous présentons ci-après, du carrefour de la RN 116 avec la D 29 jusqu'à Llivia, en distinguant les tracés respectifs de la voie romaine (désormais Via Ceretana) et du chemin de Saint Jacques et même de la Route Royale, lesquels sont maintenant souvent distincts, même s'ils restent proches. Dans tous les cas, l'itinéraire adopté sera celui de Saint Jacques, plus facile à suivre en raison de la qualité de son balisage. Mais, à chaque fois où les parcours se dissocient, nous nous efforcerons de situer le tracé originel de la voie romaine.

Description

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L'itinéraire débute en face du carrefour de la RN 116 avec la D 29, là où un piquet frappé de la coquille nous indique le passage du chemin de Saint Jacques. Celui-ci descend en ligne droite presque jusqu'au fond du vallon, en laissant à gauche le col Rigat (dont Emmanuel Brousse dans la Cerdagne Française, donne en 1896 une description sibérienne, preuve que le climat a bien évolué depuis, même si la végétation rase évoque encore la steppe). Il se confond avec la voie romaine dont il adopte le tracé rectiligne, jusqu'au moment où il s'en sépare en tournant perpendiculairement sur la droite. Ce brutal changement de cap n'est en fait que la conséquence des travaux de terrassement de la voie ferrée du Train Jaune, qui ont fait disparaître sur quelques centaines de mètres toute trace du tracé romain, et ont imposé à l’actuel chemin de Saint Jacques une dérivation dont on ne saurait affirmer qu’elle correspond à son trajet initial (encore que ce soit plausible, ledit tracé empruntant un vallon relativement mieux abrité de la bise du nord (le Carcanet) dévalant du Capcir que la bosse dénudée par où passait la voie romaine.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il faut aujourd’hui beaucoup de bonne volonté (ou quelque imagination) pour distinguer dans l’axe de la ligne droite que l’on vient d’emprunter, passe légèrement sur la gauche, la rampe bien raide par laquelle celle-ci attaquait le talus. Depuis l’époque romaine, le ravinement a en effet a peu près effacé la trace de la voie en cet endroit exposé aux intempéries. Mais il est inutile d’insister, et de loin préférable de suivre l’actuel itinéraire, lequel est bien balisé, et surtout il passe par le seul point où l'on puisse franchir la voie ferrée sans risquer de s'électrocuter au contact du 3ème rail et de ses 600 volts.

 

En effet, quelques décamètres avant la première des trois maisonnettes qui constituent le poste ferroviaire de Calaman ou Calamany (de cala, le bas d'une pente et, par extension, un endroit abrité, et many, grand, ce qui correspond bien à cet emplacement protégé, au pied des crêtes  battues par le vent) et dont la présence nous rappelle que, au début du XXème siècle, le franchissement hivernal du col Rigat par le Petit Train Jaune, en dépit de ses chasse-neiges équipés de couchettes et dotés de rations de survie pour faire face à une immobilisation de longue durée, comme dans le Transsibérien, n'était pas une sinécure, un piquet "chemin de Saint Jacques" nous invite à descendre directement au fond du ravin et à passer sous le pont par lequel la voie enjambe un ruisselet. Il suffit de suivre l'excellent balisage, et, après avoir  accompagné le lit du cours d'eau, le chemin se redresse et attaque la pente, qu'il contourne par le nord en une montée régulière. L'endroit étant, comme on l'a dit, abrité, une végétation de taillis s'y est installée. La voie romaine, quant à elle, passait nettement plus au sud. Mais nous le retrouverons plus loin, une fois arrivés au sommet de la butte. Le sentier, qui n'a en effet rien d'une voie romaine, sinue jusqu'à rencontrer un thalweg au fond duquel il rejoint une piste de réalisation récente

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un panneau d'information nous signale qu'en ces lieux désolés et battus par la bise de l'hiver des moines charitables construisirent, au XIIIème siècle, un hôpital pour recueillir les pèlerins mal en point, dispositif plus connu dans les Alpes avec les hospices du Petit et du Grand Saint-Bernard ou du Mont-Cenis, mais que l'on retrouve aussi dans notre département avec l'ancienne abbaye de Clariana au pied du col de Jau. Il faut croire que le nombre de voyageurs était suffisamment conséquent pour justifier la construction, loin de tout et dans des conditions à l'évidence très difficiles de ravitaillement, d'un établissement caritatif. De celui-ci ne subsiste guère, juste derrière le panneau, qu'un tas de pierres affleurant le sol sous la forme d’un petit cratère, vestige probable de l'abside et de la nef de la chapelle Sant Vicens de Portoles (nom que l'on peut mettre sans grand risque, comme dans tous les cas de Portus ou Perthus,  en rapport avec la toponymie, Sant Vicens du passage ou du col).  Il semble que l’ensemble ait été abandonné dès le XIVème siècle, ce qui peut s’expliquer non par une baisse de la fréquentation, mais par la difficulté de maintenir une communauté monastique en un site aussi inhospitalier. Néanmoins, la carte de Cassini mentionne encore « l’ermitage St Vincent » ce qui indique que, à défaut d’hospice, il subsistait encore dans le

laquelle conduit au col Sant Vicens (Saint Vincent), à 1 511 m. d'altitude, où l'on retrouve la végétation rase de la steppe.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Au col, prendre à gauche, à 90° et sur quelques décamètres, une piste de réalisation récente, jusqu'au moment où celle-ci butte sur un portail métallique où l'on reconnaît à droite et à gauche le tracé de la voie romaine, enfermé entre une clôture électrifiée et une rangée de barbelés. On l'empruntera sur la droite, comme l'indique le piquet "chemin de Saint Jacques", pour redescendre sur Callastre, mais ceux désireux de reconnaître son parcours en amont pourront la suivre sans difficultés en sens inverse jusqu'au bord du plateau, d'où l'on domine les trois maisonnettes du poste ferroviaire de Calamany, et d'où on aperçoit le chemin d'arrivée depuis le carrefour de la RN 116. La clôture électrifiée s’interrompt, mais celle de barbelés continue, indiquant une limite parcellaire manifestement déterminée par l’existence de la voie. Celle-ci s’infléchit doucement vers la droite, passe à côté d’un petit affleurement de pierre taillé pour faciliter le passage des charrettes, et continue jusqu’au moment où elle dévale brusquement la pente devenue plus rude, en traversant un passage rocheux où une chicane a manifestement été aménagée au pic. Tout en bas, on se trouve exactement dans l’axe du premier tronçon rectiligne emprunté depuis la RN116.

 

Rebrousser chemin jusqu'au portail métallique, et suivre à la descente entre les deux clôtures. On rejoint rapidement un canal d'arrosage, que le chemin balisé de Saint Jacques et la Via Ceretana suivent en empruntant une piste de facture manifestement récente, avant de passer juste au dessus du tunnel ferroviaire de Saint Vincent, à proximité des lacets de la RN 116 en amont du Mas Rondole et de Saillagouse. La carte de Cassini nous enseigne que la « Route Royale », qui suivait jusque là fidèlement la Voie Romaine, s’en est séparée un peu plus haut pour plonger dans le vallon où sa trace est encore bien visible, directement sur Saillagouse et, de là sur Llivia par Ro et Gorguja. On peut expliquer cette déviation par l’émergence économique de Saillagouse, qui n’existait pas à l’époque romaine.

 

Les deux itinéraires se séparent juste avant d’arriver à un château d'eau, à proximité immédiate d'une petite croupe depuis laquelle la vue est magnifique sur la basse Cerdagne, Bajande, Estavar et la butte de Llivia. La voie romaine part sur la gauche et descend directement dans le thalweg, alors que le chemin de St Jacques passe au ras du château d’eau qu’il contourne sur sa gauche. A partir de là, le balisage est assuré par des cairns sur une pente schisteuse qui a manifestement servi de carrière, ce qui explique les nombreuses variantes du chemin lequel s'enfonce parfois dans des tranchées que l'on imagine avoir été creusées pour faciliter le transit de charrettes lourdement chargées de pierres. Et l'on rejoint la voie romaine à un portail qui barre la piste, immédiatement au nord du hameau de Callastre (Caillastre).

 

 

 

 

 

 

 

 

Le piquet marqué de la coquille indique la direction, et invite à poursuivre par la large piste en pente régulière. Celle-ci entaille sur sa droite le flanc de la colline, et les pierres ainsi récupérées ont servi à renforcer, sinon, à paver, la chaussée, ce qui a limité la dégradation de celle-ci du fait du ruissellement des eaux pluviales. En bas de la descente et sur la droite, un gros bloc a été entaillé pour ne pas gêner le passage, et un éperon rocheux, au dessus, a manifestement servi de carrière, les matériaux extraits pouvant commodément être évacués par le chemin. Celui-ci effectue une chicane pour descendre au fond d'un vallon et franchir un ruisseau, puis reprend sa progression à flanc de colline. Il surplombe sur sa gauche un étang, et débouche sur le hameau de Bajande, où il est pour un temps goudronné. A un carrefour (apprécier, sur la gauche, le bel alignement des auges en granit de la fontaine, mais aussi les bancs et les encadrements de fenêtre, également en granit, et les toits en lauzes), prendre légèrement sur la droite, entre les maisons, et contourner, sur son flanc droit, la colline dont le sommet est occupé par l'église Saint Barthélémy.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La route franchit la crête et repasse sur le flanc gauche de la colline. Elle descend en pente régulière, jusqu'à Bajande, où elle butte sur  la rivière de l'Angost dont on suit la rive sur quelques décamètres, le (probable) pont romain n'ayant pas laissé de trace. On rejoint vite la route de Saillagouse, et on traverse le cours d'eau sur un pont qui donne en face de l'église Saint Julien.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L'église Saint Barthélémy de Bajande est un modeste édifice roman du XIème siècle, à nef unique, clocher-mur et abside semi-cylindrique, sans aucun élément décoratif, et dont le principal intérêt (mis à part l'existence, à l'intérieur, d'un retable baroque attribué à Joseph Sunyer), tient dans la grande diversité des pierres (granit, schiste et calcaire, y compris marbre), manifestement ramassées çà et là, utilisées pour sa construction, au demeurant fort rustique. Mais elle occupe, au dessus du hameau de Bajande (lequel apparaît en 839 sous le nom de "Baiamite", toponyme dont la racine basque signifierait "le chemin du marécage"), une position admirable d'où l'on découvre un vaste panorama sur Estavar et la Basse-Cerdagne. Juste en face, on distingue la butte qui a donné naissance à Llivia, et qui porte encore les restes de son château.


Plus jeune d'un siècle (XII au lieu de XIème), l'église Saint Julien d'Estavar a été édifiée avec beaucoup plus de moyens et de soins que sa voisine de Bajande. Même si la disposition générale en est identique (clocher-mur, nef unique et abside semi-cylindrique), Saint Julien se distingue par la qualité de son appareil en belle pierres de taille (dont le remploi, à la base de l'abside, de deux blocs romains, reconnaissables aux "trous de louve" qui en facilitaient initialement la manutention) et le décor de son abside par une frise de dents d'engrenage supportée par des modillons sculptés de visages admirablement conservés. A l'intérieur, une fresque romane, contemporaine de la construction de l'édifice, s'est partiellement conservée (Pantocrator (Christ en Majesté) entouré du Tétramorphe (les symboles des quatre évangélistes) et surmontant une rangée d'Apôtres, ce qui peut être interprété comme une Ascension et, sur un côté de l'abside, la silhouette d'une femme, probablement Saint Baselisse, l'épouse de Julien).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Quant au village d'Estavar, mentionné la même année (839) que Bajande, son étymologie serait  également d'origine basque ("l'enclos du bas"). On observera tout particulièrement les magnifiques linteaux (généralement du XIXème siècle) en granit.

Le château de Llivia occupe le sommet d'une hauteur isolée, et dotée de pentes assez abruptes, emplacement stratégique depuis lequel on contrôle visuellement l'ensemble de la plaine cerdane. L'endroit a, pour cette raison, probablement été fortifié dès l'époque ibère et a fortiori romaine, ce que l'archéologie n'a au demeurant jamais confirmé (à la différence de ce qui a été découvert au pied de la colline).

Il apparaît en tous cas dans les textes historiques lors de l'opération punitive conduite en 672 par le Roi wisigoth Wamba contre son vassal félon, le Duc Paul. On en reparle vers 731 à l'occasion de la révolte du walli Munuza contre l'émir de Cordoue. Mais, là encore, l'archéologie n'a découvert aucun vestige de construction militaire de l'époque considérée en ce endroit.

Les premières défenses observées remontent au XIème siècle. Il en subsiste peu de choses, car elles ont été par la suite englobées dans celles du XIIIème, édifiées comme conséquence du Traité de Corbeil (1258) lequel affirme la vocation stratégique de l'endroit, près d'une frontière sensible. Les vicissitudes de l'histoire  firent passer ce château sous l'autorité française, au prix d'une révolte (1478) suivie d'un siège de 14 mois, au terme duquel Louis XI ordonna sa destruction. Après une brève tentative de reconstruction au XVIème siècle, le château fut encore militairement occupé pendant la Guerre des Segadors (1640/1659), avant de servir occasionnellement de bergerie.

Récemment et remarquablement dégagé, restauré et mis en valeur, le château de Llivia est un bel exemple de l'architecture militaire gothique, avec son plan carré, ses quatre tours d'angle, sa cour et sa citerne.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En dépit de son altitude de plus de 1 200 m, le site de Llivia a été occupé depuis 3 000 ans av. J.C.. A une date inconnue, une peuplade ibère de dialecte bascoïde y installe sa capitale, Kerré (de Ker, le rocher), l'actuelle Llivia, dont elle tirera son nom de kerretani (duquel découle le vocable de Cerdagne). Une légende, reprise par les auteurs latins, veut que la ville ait été fondée par Héraclès qui y aurait fait halte au retour de son opération victorieuse concernant les bœufs de Géryon. Le héros grec figure d'ailleurs toujours en bonne place sur les armoiries de la ville et les étiquettes de la bière locale. Kerré est conquise vers 200 av. J.C. par les romains, qui apprécient sa position stratégique et aménagent un réseau routier pour la desservir, ce qui n'empêchera pas quelques révoltes, dont une contraindra Hadrien à la faire entièrement repeupler. Vers le milieu du premier siècle av. J.C., Jules César élève la ville à la dignité très convoitée de municipe, cité de droit romain, preuve de l'intérêt qu'il lui porte. Il lui donne aussi le nom de Julia Lybica, que certains voient en hommage à Livie, l'épouse d'Auguste. Mais celle-ci n'étant âgée que de 16 ans et n'ayant pas encore épousé Octave, le futur Auguste, à la mort de César, cette explication semble improbable. L'actuel nom de Llivia découle en tous cas de Lybica.

Devenue wisigothe à la chute de l'empire romain, Llivia est pour un temps très bref, et sous le nom de Medinet el Bab (la ville-porte), la capitale de l'éphémère état musulman du walli Munuza, en guerre contre l'émir de Cordoue. La tentative de collaboration de Munuza avec les chrétiens du nord des Pyrénées et son mariage avec Lampégie,  fille du Duc Eudes d'Aquitaine, ainsi que la fin tragique du couple, inspireront de nombreux auteurs, notamment romantiques du XIXème siècle (voir notre fiche rando-patrimoine "à la

poursuite de Munuza et Lampégie"). Capitale du comté de Cerdagne, Llivia sera ensuite la résidence de personnages importants dont Sunifred, père de Guifred le Velu, fondateur de la Catalogne.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En 1177, la création, à faible distance, de Puigcerda, nouvelle capitale administrative de la Cerdagne, ne laisse plus à Llivia qu'un épisodique rôle de place-forte. Mais le fait que, en 1582, l'empereur Charles-Quint, longtemps après César, l'élève de nouveau à la dignité de ville, aura des conséquences importantes. En 1659, le Traité des Pyrénées rattache en effet à la France la moitié est de la Cerdagne (continuité territoriale qui permet au troupes française d'assurer des liaisons entre les trois accès en provenance du nord et de l'est, depuis la vallée de Carol, le Capcir et le Conflent), et en 1660 le Traité de Llivia définit la ligne des trente trois villages qui constituera la frontière. Mais les espagnols objectent que Llivia, étant ville et non village, ne saurait être incluse dans ce calcul. Ce n'est qu'en 1866, au Traité de Bayonne, que la question sera définitivement réglée, Llivia devenant une enclave espagnole en territoire français, reliée à Puigcerda par une route bénéficiant d'un statut spécifique.

On appréciera tout particulièrement à Llivia, outre les charmes de la gastronomie cerdane et le pittoresque de la ville, l'église (XVIème) Notre Dame des Anges avec sa façade renaissance et ses trois tours d'angle, les pierres tombales en granit de son parvis, tout près de là la tour Bernat de So (également du XVIème) qui servit de prison, et encore à proximité les vestiges dégagés des bâtiments romains. Dans les locaux de l'Office de Tourisme, on visitera le musée consacré à la pharmacie Estève, une des plus anciennes d'Europe (puisque documentée dès 1594) et dont l'activité se perpétua jusqu'en 1926.

mentions legales
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